Propreté, à chacun son rythme


La Propreté, Petit à petit… 
A chacun son rythme !

DEVENIR PROPRE

Chaque enfant est différent et évolue à son propre rythme. Un enfant n’apprend pas à être propre, et l’adulte ne le lui apprend pas non plus. C’est l’enfant qui le devient à travers ses nombreuses expériences et sa capacité à maîtriser ses sphincters (muscles). C’est en laissant l’enfant aller à son rythme et choisir le moment où il se sent prêt pour de nouvelles initiatives, que nous l’aidons réellement.

Devenir propre, est un long cheminement qui commence très tôt dans la vie de l’enfant. L’adulte est présent pour accompagner ces moments. De nombreuses initiatives, non négligeables, montrent qu’il est en plein cheminement pour le devenir. Tout ce cheminement peut se faire de façon non visible et silencieuse. Cela ne veut pas dire que l’enfant ne s’y intéresse pas.

LES PRÉMICES DE LA PROPRETÉ

Cela commence par la verbalisation de l’adulte au moment du change : « Tu as fais une selle, je vais changer ta couche. ». Même tout petit, mettre des mots sur ce qui se passe, lui permet de les associer à ce qu’il vit, à ce qui se passe dans son corps. Puis l’enfant peut se manifester verbalement ou non lorsqu’il se sent dérangé par une selle ou une urine dans sa couche. C’est très important, car c’est le signe que l’enfant se rend compte que ce n’est pas agréable d’avoir la couche souillée. Être à son écoute
 à ce moment là, est nécessaire pour que l’enfant se sente entendu et considéré dans son inconfort.
 Lorsque l’enfant est en capacité motrice
 de se mettre debout de lui-même, et qu’il semble ne plus vouloir s’allonger sur le dos au moment de lui changer la couche, le change debout peut lui être proposé.
 Cela permet de favoriser la coopération, et rendre l’enfant acteur durant ce temps. En prenant en compte son choix de la position pour le change, on considère réellement l’enfant. On peut également lui proposer de choisir son type de couche si cela est possible : couche simple, couche culotte…

DES INITIATIVES, EN CHEMIN VERS LA PROPRETÉ

L’enfant qui s’intéresse au pot ou aux toilettes, se familiarise avec cette nouveauté et intègre progressivement le fait que cela sert à faire ses besoins. Cependant, s’installer sur le pot ou sur les toilettes, peut être une étape angoissante pour lui. Si quelque chose semble l’angoisser concernant son installation sur le pot ou sur les toilettes, verbaliser les choses, mettre des mots sur ce qui semble l’inquiéter, peut l’aider. Des paroles positives et compréhensives rassureront l’enfant. L’enfant peut avoir besoin de découvrir l’objet « pot », de le manipuler ou d’expérimenter les toilettes, pour que cela devienne familier pour lui. Laisser le pot à disposition dans la pièce dédiée aux soins ou dans les toilettes peut aider l’enfant à assimiler que cet objet fait partie de son environnement quotidien. C’est l’enfant qui décidera de lui-même, du moment où il voudra l’investir.

Laisser l’enfant sur le pot de longs moments, ou le forcer à y rester ne l’aidera pas. Bien au contraire, cela pourrait installer un climat de tension autour de cet objet, et avec l’adulte. Cela peut également entraîner une rétention des selles ou des urines.

Exprimer à l’enfant notre confiance, qu’il sera bientôt prêt, en encourageant ses initiatives positives est une attitude bienveillante envers l’enfant.

Pour « être propre », l’enfant doit être en capacité de décider par lui-même « de faire ou de ne pas faire ». Cela signifie aussi pour lui de pouvoir gérer physiquement et de façon tout à fait autonome, sa capacité à retenir, puis à relâcher ses muscles quand il le souhaite : c’est la maitrise des sphincters. Cela demande à l’enfant de faire fonctionner ses muscles (les sphincters) et son cerveau de manière coordonnée. Cette maîtrise chez l’enfant, s’acquiert avec le temps. Elle naîtra de ses expériences et observations quotidiennes, à travers le jeu notamment. C’est l’enfant qui montrera par lui-même son désir de devenir propre et cela quand il se sentira prêt.

LE MOT DE LA PSYCHOMOTRICIENNE

« C’est autour de 18 mois que l’enfant est physiologiquement prêt à contrôler ses sphincters (muscles). Souvent cela correspond à la période où l’enfant est capable de monter et descendre les marches en alternant les pieds. Toutefois, l’apprentissage de la propreté ne se réduit pas à une acquisition physiologique. Au niveau moteur, l’enfant aura surtout besoin de savoir s’accroupir pour se baisser et s’assoir avec une certaine stabilité sur le pot (ce qu’il expérimente dans ses jeux moteurs). On associe souvent la propreté au fait de se retenir mais il est essentiel aussi que l’enfant apprenne pour uriner ou déféquer, à relâcher ses sphincters. C’est un processus très en lien avec tous les domaines du développement de l’enfant et de sa personnalité. » Gladys DEBIEUX

Certains enfants ne sont pas du tout pressés de quitter leur couche. En effet, devenir propre signifie aussi grandir et peut être perdre le moment privilégié qu’est le moment du change avec l’adulte. C’est un moment très important pour lui, car c’est un moment d’individualité et d’échanges. C’est renoncer à une période de dépendance à l’adulte en matière de soins. De plus, l’enfant a toujours vécu depuis son arrivée au monde avec une couche, il n’est donc pas si facile pour lui de comprendre qu’il doit s’en séparer.

Pour enlever la couche à l’enfant la première fois, il est important que l’enfant soit en accord avec cette décision. L’enfant doit vraiment être acteur et impliqué pour des décisions qui concernent son propre corps. Ainsi, l’adulte est respectueux de son intimité

VERBALISER

Quand l’enfant se sent prêt, lui proposer d’enlever lui-même sa couche, l’aidera à prendre conscience de ce qu’il fait. Cela doit être proposé sur des périodes très courtes au début. Verbaliser à l’enfant qu’il peut venir mettre une couche s’il le souhaite, le rassurera.

DE LUI-MÊME

Le retrait de la couche peut se faire lorsque l’enfant va de lui- même aux toilettes ou lorsqu’il le demande. Maitriser ses sphincters ou enlever sa couche sont deux choses différentes.

A DISPOSITION

L’enfant doit savoir que les toilettes ou le pot sont à sa disposition, et il est important de le lui rappeler tout en restant dans une démarche bienveillante. Lui proposer de l’accompagner dans les moments où il se rend sur le pot ou sur les toilettes peut le rassurer. De cette façon, il continue de garder une relation privilégiée avec l’adulte. C’est souvent le moment où l’enfant échange, pose des questions, extériorise ses inquiétudes autour de ce sujet qu’est la propreté. Il est primordial de pouvoir échanger avec l’enfant et de lui apporter des réponses rassurantes L’enfant va s’exprimer en laissant une trace, en coloriant, en faisant des points violents voire en déchirant sa feuille.

ZÉRO ÉCHEC

Les accidents ne doivent pas être interprétés comme des échecs, ils font partie intégrante de cette nouvelle acquisition.

PÉRIODE D’AFFIRMATION

La période de l’acquisition de la propreté peut aussi coïncider avec la période d’affirmation, période ou l’enfant dit fréquemment « non ». L’enfant peut être prêt et voir que cela intéresse énormément l’adulte mais il peut s’y opposer, il est donc important que cette acquisition ne soit pas la préoccupation principale pour les adultes qui entoure l’enfant.

Des sollicitations excessives (en l’applaudissant par exemple) ne permettent pas à l’enfant de comprendre qu’il fait ses besoins dans le pot ou sur les toilettes pour répondre à son propre besoin. Il pourrait associer son initiative à la satisfaction de l’adulte et non au fait de prendre soin de lui.

LA PROPRETÉ À LA CRÈCHE LA MAISON KANGOUROU

Il est essentiel que le travail de mise en confiance autour de la propreté s’effectue dans la sphère familiale : découverte du pot, enlever la couche pour la première fois. A la maison, dans son environnement familier, l’enfant est plus sécurisé pour se laisser aller, et souvent il expérimente « ses premières fois ».

Lorsque l’enfant se sentira assez à l’aise à la maison, certaines propositions semblables pourront lui être faites à la crèche. Pour qu’un réel travail de continuité se fasse entre la crèche et la maison, il est essentiel qu’un échange soit mis en place à ce sujet entre les professionnels et les parents. Les professionnels tiennent compte de ce qui est initié à la maison, en fonction de là où en est l’enfant.

Les choses acquises à la maison, peuvent prendre plus de temps à se mettre en place à la crèche. Tout comme nous adulte, ne se sent-on pas plus à l’aise aux toilettes chez soi ?
 A la crèche, l’enfant vit en groupe. Le mimétisme tient une grande place dans la vie de l’enfant. Certains comportements en relation avec la propreté vont pouvoir inciter l’enfant à « faire comme l’autre ». L’enfant va chercher à imiter, et va de ce fait petit à petit, copier certaines initiatives des autres enfants du groupe. Pour autant il ne s’agit pas d’une « compétition » entre eux.

Des vêtements faciles à baisser (sans boutons, ni fermeture) favoriseront son cheminement vers la propreté : ainsi, au moment où l’enfant sent qu’il a besoin de se rendre sur les toilettes ou sur le pot, cela lui permet d’être acteur en allant au bout de son initiative facile- ment et de ne pas être mis en échec par un pantalon trop difficile à enlever.

EN CONCLUSION

  • L’acquisition de la propreté est quelque chose de naturel, elle ne s’apprend pas.
  • Il est important d’être attentifs aux signes qui montrent que l’enfant s’intéresse à la propreté tout en adoptant une attitude sereine pour que l’atmosphère soit sans pression et sans stress pour l’enfant. C’est dans ces conditions bienveillantes que l’enfant se sentira sécurisé et s’autorisera à s’intéresser à la propreté. C’est aussi comme cela, que l’enfant associera cet instant, à un moment de détente.
  • Même si l’enfant n’est pas totalement propre, certains signes montrent qu’il est en plein cheminement. L’enfant a besoin de se sentir compris, et écouté dans cette grande étape de sa vie qu’est l’acquisition de la propreté. Il a besoin de pouvoir s’identifier, de revivre certaines situations de cette phase d’évolution.
  • Les jeux symboliques lui permettent de jouer, ou rejouer des scènes, notamment avec les poupées, les jeux de mise en scène impliquant des personnages (maison de poupées, personnages).
  • Les jeux de transvasements permettent à l’enfant d’expérimenter les notions du dedans/dehors, du plein/vide en lien avec ce qu’il vit à travers la propreté.

Certains livres abordant la thématique de la propreté peuvent l’aider à échanger autour de ce sujet :

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