Quel rôle à la tétine ?


La tetine

Une sensation d’apaisement pour l’enfant

LE BESOIN DE SUCCION

D’une manière générale, pour un bébé, la succion est une action spontanée qui lui procure une sensation d’apaisement, de bien être. C’est un réflexe, que l’enfant possède déjà lors de sa vie intra utérine.

Le besoin de téter, n’est pas spécifiquement lié à la faim : cela s’appelle la succion non nutritive. Le bébé peut aussi éprouver du plaisir à téter. C’est important pour le nouveau né. La succion non nutritive est caractérisée par des mouvements très rapides, suivis de longues pauses.

Pour répondre à ce besoin de succion qu’il appréhende déjà dans le ventre de sa mère, le nouveau né peut chercher à continuer de l’assouvir. Il peut chercher à sucer ses doigts, son pouce, son poignet ou même le sein de sa mère sans s’alimenter pour autant.

Certains enfants ne trouvent pas d’eux même le chemin pour satisfaire ce besoin. Si cela leur est bénéfique pour s’apaiser, une tétine peut les aider. Mais ça n’est pas une obligation.

Un enfant qui aura trouvé satisfaction avec la succion de son pouce ou ses doigts n’aura manifestement pas besoin d’une tétine. Chaque enfant est différent, et tous n’ont pas le même besoin en terme de succion. Certains enfants refuseront catégoriquement la tétine, et ne suceront pas leur pouce pour autant. C’est qu’ils n’en éprouvent pas le besoin.

UN ENFANT QUI POSSÈDE UNE TÉTINE : QUELLE UTILISATION ?

Chez le Bébé

Le bébé, qui ne se déplace pas encore, n’a pas la capacité d’aller chercher un objet de lui-même. Il est donc totalement dépendant de la volonté de l’adulte à lui donner ou non sa tétine. Il n’est pas toujours évident d’interpréter les pleurs du bébé. Il est même parfois difficile de l’entendre pleurer, car cela peut nous renvoyer, adulte, à un sentiment négatif. Alors au moment où il pleure a-t-il réellement besoin de sa tétine ? Est ce vraiment ce qu’il essaye de nous dire ?

Chez le tout petit, souvent le besoin de contact physique et de relation est tellement important, qu’une parole, un regard, ou un portage enveloppant peuvent aider l’enfant à trouver une réponse à son pleur. La tétine peut également être proposée en complément de notre attitude contenante et bienveillante, de façon à ce qu’il puisse s’apaiser.

Chez le tout petit, qui n’est pas encore en capacité de mettre lui-même sa tétine à la bouche, lui proposer sur le bout des lèvres permet de voir s’il la souhaite vraiment. Il est important de respecter son choix : s’il tourne la tête ou la recrache, c’est que la tétine n’est pas la réponse qu’il attend.

Chez les Plus Grands

Il est important que la tétine soit utilisée de manière à ce que l’enfant soit acteur de son utilisation. C’est-à-dire qu’il puisse l’investir au moment où il en a envie et autant de temps qu’il en a besoin.

Lorsque l’enfant se déplace et qu’il est en capacité de mettre de lui-même la tétine dans sa bouche, il possède alors une certaine maîtrise : il peut la garder, la poser…

C’est pour cela qu’il est important de laisser cette tétine à disposition, à sa hauteur. Il est alors indépendant de l’adulte, libre de ses choix. C’est  respecter l’enfant, que de respecter ses choix.

Chez l’enfant en capacité de prendre un objet à la main et de le porter à la bouche : lui proposer la tétine de façon à ce qu’il la saisisse lui-même, lui permettra de décider si cela répond a son besoin ou non.

La tétine ne doit pas venir empêcher la manifestation des émotions. Elle ne doit pas être utilisée comme un « objet bouchon », pour que l’enfant cesse de pleurer. Elle ne doit pas non plus venir remplacer le contact et l’échange avec l’adulte. Elle est un outil supplémentaire qui doit toujours être proposé avec un accompagnement contenant pour rassurer l’enfant.

LA TÉTINE A T-ELLE DES EFFETS NEFASTES ?

SUR L’AQUISITION DU LANGAGUE ?

La réponse est non ! A condition que l’utilisation de celle-ci soit adaptée et accompagnée. L’important étant que la tétine ne soit pas un frein dans ses interactions avec les autres.

Lorsque l’enfant souhaite parler, et qu’il a sa tétine dans la bouche, l’adulte peut l’inviter à enlever lui-même sa tétine, et proposer de répéter sans la tétine, en lui disant qu’il ne le comprend pas. Cela l’incitera pour les prochaines fois, à l’enlever avant de s’exprimer.

SUR LE PALAIS, ET LA DENTITION ?

Le mot de Sylvie Pruvot, médecin Enfance & Compétences :

« La succion de la tétine peut avoir des répercussions sur le développement de la dentition. Mais les déformations ne sont pas systématiques. Un ensemble de facteurs va intervenir, notamment la durée de la succion et la tonicité musculaire de l’ensemble de la bouche. Le mauvais positionnement de la langue en rapport avec une succion prolongée, pourra être à l’origine de la persistance d’un palais étroit. Ceci peut avoir des répercussions sur le positionnement dentaire. Certaines déformations peuvent régresser spontanément, si la succion ne se prolonge pas. N’hésitez pas à prendre contact avec votre dentiste pour plus de précision. Attention contrairement aux allégations des fabricants de tétine, il n’existe pas de tétine physiologique, ni orthodontique. »

LA TÉTINE A LA MAISON KANGOUROU :

Si la tétine fait partie intégrante de la vie de l’enfant à la maison, il est important que l’enfant puisse la retrouver à la crèche. Il doit sentir une continuité des pratiques entre ces deux lieux où il passe la majeure partie de son temps. La tétine peut être pour l’enfant un objet rassurant, qui le sécurise.

Il se peut que l’enfant n’investisse pas l’objet tétine de la même façon à la crèche et à la maison. En effet à la maison, il évolue avec la présence de son/ses parents, il est dans un environnement familier, avec tous ses repères.

A la crèche, bien qu’il y vienne régulièrement, il n’a pas ses repères familiaux, et la tétine peut l’aider à passer certains moments qui peuvent être dif ciles (séparation le matin, n de journée en attente de ses parents, lever de sieste, chagrins). Aussi, si la tétine est utilisée à la maison pour la sieste par exemple, à la crèche l’enfant peut éprouver le besoin de l’avoir de manière plus importante.

A la crèche, lorsque l’enfant passe un bon moment, qu’il est en train de jouer par exemple, et qu’il semble apaisé, l’adulte peut lui rappeler qu’il peut poser sa tétine s’il le souhaite. L’important étant que l’enfant sache que s’il s’en sépare, il pourra la récupérer de lui même quand il le souhaite. La plupart du temps, lorsque l’enfant est occupé et en pleine exploration, l’enfant se sépare de sa tétine de lui-même. Il n’en éprouve plus le besoin.

EN CONCLUSION

  • La tétine est un objet du monde extérieur qui peut venir en soutien en réponse à un besoin de l’enfant. Chaque enfant est différent, et il n’aura pas spécifiquement besoin d’une tétine s’il trouve satisfaction autrement.
  • Si la tétine est un besoin pour l’enfant, c’est à l’enfant d’en réguler son utilisation.
  • Cet objet ne doit en aucun cas venir remplacer l’accompagnement bienveillant de l’adulte, il n’est qu’un complément en réponse à un besoin.

En répondant pendant les trois premières années de sa vie à ce besoin de succion de manière adaptée, et de manière bienveillante, l’enfant se séparera de lui-même de sa tétine. Ca n’est pas à l’adulte de décider que l’enfant n’en a plus besoin et de lui interdire son accès, car cela pourrait être source d’inquiétude pour l’enfant.

Certains livres traitent du sujet de la tétine (se séparer de la tétine, la perte de la tétine) ou de la succion du pouce. L’outil livre permet à l’enfant de parler de ce sujet, de « se reconnaitre », pour vivre certaines situations de sa vie quotidienne plus sereinement.

 

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